Ce rapport, réalisé en collaboration avec des cabinets d’avocats sur le ressort de Marseille-Aix, analyse, à partir d’un corpus de décisions relatives à la détention provisoire, la trajectoire de 117 mis en examen placés en détention provisoire et tente d’établir les critères qui permettent de prédire leur sortie, via l’obtention
d’un contrôle judiciaire, avant le procès.
Après analysé les critères employés par les acteurs pour « motiver » (c’est-à-dire justifier formellement) leurs décisions, nous tentons d’éclairer le rôle que joue la coopération du mis en examen avec les enquêteurs dans sa libération. L’aveu, qui joue un double rôle de « concession » fait au juge d’instruction et de « signal de bon profil » envoyé au juge des libertés et de la détention est alors un élément étonnamment déterminant pour expliquer qui est libéré et qui reste en détention.
Keyword - Détention provisoire
jeudi, octobre 25 2018
Faut-il avouer pour sortir de détention provisoire ?
samedi, mars 12 2011
Un regard sur l’état calamiteux du système carcéral italien
Dans quel état se trouve actuellement le système carcéral italien ? De quelle histoire, partiellement singulière et partiellement partagée, est-il le produit ? Dans quelle mesure, à quelles occasions et de quelle manière les prisons, du moins certaines d’entre elles, y accèdent-elles momentanément à une certaine visibilité publique ? Pour le non italianiste, les ressources sont rares, surtout hors généralités juridiques et statistiques. En guise de sensibilisation, on lira avec intérêt le récit de Dario Stefano Dell’aquila intitulé « Kafka à Naples », sur la prison de Poggioreale, texte récemment traduit et publié par le site (et depuis peu la revue) Article XI. Malheureusement trop court, mais saisissant : « À Naples, la prison de Poggioreale – 1 300 places et le double de détenus – est une ville dans la ville. Son imposante porte de tôle sépare des milliers de femmes et d’hommes de la rumeur de la rue. Dans des pavillons qui portent le nom de villes, choisis en fonction d’une improbable géographie de la peine – Naples, Salerne, Avellino, Turin, Milan, Rome –, les cellules reçoivent jusqu’à quatorze personnes. Deux mille cinq cents prisonniers y purgent une peine, tous n’ont pourtant pas été jugés : 88 % des détenus sont en attente d’une sentence définitive, n’ayant pas encore été "techniquement" condamnés. ».
- Lire la suite de cet article « Kafka à Naples » sur le site Article XI.
Pour aller plus loin :
- Un dossier (en italien) « Devant et derrière les barreaux : formes et représentations de l’incarcération » de la revue Diacronie. Studi di Storia Contemporanea (2010, n°2).
- L'entretien de P. Persichetti (détenu à la prison de Viterbo) par Alain Brossat, dans la revue Cultures & Conflits (2004, n°55).
- Les rapports du Comité de prévention contre la torture (CPT) relatifs à l’Italie.
- Le site de Antigone, principale association de défense des droits des détenus, qui rassemble de nombreuses ressources (dont des informations générales sur Poggioreale).